Quand la réalité prend la place de l'illusion.
Il y a un peu plus d’un an maintenant, je me suis rendue chez toi pour t’annoncer que j’avais postulé à une offre d’emploi à l’étranger. Ta première réaction a été de me féliciter et de m’encourager à partir vivre ma vie.
Quelques jours plus tard, j’ai croisé ta mère qui m’a appris qu’en réalité tu étais dévasté de cette nouvelle. En effet, je partais vivre ma vie au moment où tu avais le plus besoin de moi pour te reconstruire après l’épreuve vécue. Je ne t’ai jamais parlé de cette conversation avec ta mère, je voulais que tu me le dises toi-même, malheureusement tu ne l’as jamais fait.. Je me suis donc convaincue que tu était une Amie qui m’aimait assez pour comprendre mes choix.
Je me souviens encore du jour où je t’ai accompagné pour ton tatouage. Tu avais attendu que ce jour arrive pendant des mois. C’est également ce jour là que j’ai appris que mon départ se confirmait un peu plus.
A nouveau, le jour où tout s’est confirmé définitivement, tu étais là. En même temps nous étions tous les jours ensemble 24/7. Tu étais présente au cours de tous les moments importants de ces 5 dernières années et vice versa. On a traversé tellement de choses toutes les deux, que ce soit les moments les plus heureux mais surtout les plus malheureux.
Le jour de mon départ a été difficile, nous étions toujours si complices. J’avais la gorge nouée et une boule énorme à l’estomac. Je me souviens encore de nos au revoir, je revois les larmes dans tes yeux, étaient-elles vraies ?
Dès mon arrivée, je t’ai immédiatement appelé pour te raconter mes premières heures dans ce pays qui allait devenir le mien pour un an.
Plus les jours passaient plus nos appels se faisaient rares. Je sentais que tu t’éloignais de moi de jour en jour. Au fond c’était normal, tu avais de te reconstruire comme je l’avais fait auparavant. Toutefois, je ne pensais pas que ce serait si dure pour moi de réaliser que tu n’avais pas besoin de moi et que tu avais l’air plus heureuse sans moi.
Le jour où tu es venue me rendre visite plusieurs mois plus tard avec une de mes plus anciennes amies, cela a été le choc pour moi. Elle avait pris ma "place" dans ta vie. Vous aviez des "private jokes" que je ne comprenais pas, je ne me sentais pas à ma place avec vous. J’étais exclu de la plupart de vos conversations, vous parliez de personnes que je ne connaissais pas. Vous étiez des inconnues.
Je savais qu’en partant à plusieurs milliers de kilomètres les choses allaient changer, mais je crois que je n’étais vraiment pas prête à cela.
On ne s’est presque pas adressé la parole pendant votre séjour. Chacune étant face à une inconnue. Le jour de votre départ, je n’ai pas pu dormir, j’ai passé la journée à pleurer. J’étais totalement perdue, je ne savais même pas ce que je ressentais face à cette situation. Tristesse ? Haine ? Regrets ? Je ne sais toujours pas à ce jour.
Il y a un an jour pour jour, je t’ai perdue. Les mois qui ont passés depuis n’ont fait que nous séparer encore un peu plus jusqu’à qu’on ne s’adresse plus la parole.
On a vécu l’enfer pendant plus de 2 ans avant ça. Toi à cause de lui, moi à cause de vous. Il t’a détruit physiquement, mentalement et émotionnellement pendant ces 2 années. Moi pendant ce temps j’essayais de me sauver moi-même, j’essayais de résister à l’envie de me foutre en l’air, tout en essayant de ne pas te laisser sombrer.
Tu sais par moment j’ai eu l’impression de me battre seule pour nous deux. Tu me tirer vers le bas quand moi j’essayais te sortir de cette situation. Je t’ai vu changer, je t’ai vu détruite. Tu sais très bien que je suis la seule qui ne t’a jamais abandonné. J’ai essayais de gérer la situation par moi-même mais pour la première fois de ma vie, je n’arrivais pas à sauver la personne que j’avais en face de moi. On m’a dit un jour qu’on ne peut pas sauver tout le monde, pourtant je n’ai jamais voulu que tu face partie de celle que je ne pouvais pas sauver.
Tu as fini par faire un pas vers la raison puis je suis partie. Tu t’es reconstruite sans moi et depuis tu vis en m’ayant rayé de ta vie.
Tu as toutes les raisons de m’en vouloir, je t’ai dis des choses affreuses, mais as-tu essayé de me comprendre ?
Quand j’ai fais un pas vers toi en te confiant que j’étais dépressive et suicidaire, tu te rappelles de ce que tu m’as répondu ? Tu m’as dis "Oui je le savais mais que veux-tu que je fasse". Cette phrase m’a complètement troublé et encore aujourd’hui, presque 3 ans plus tard, je ne sais pas comment gérer la douleur que m’a provoqué tes mots.
Je suis pourtant resté à tes côtés face à ce *** qui t’as détruite. Toute cette période m’a également atteinte tu sais. Je pense que c’est une des raisons qui m’a poussé à partir loin de tout ce que j’avais toujours connu.
Maintenant que je suis de retour, mes idées noires ont repris le dessus. Je ne suis pas sortie de chez moi depuis des jours. Je fais des crises des crises d’angoisse dès que je franchi la porte. En voiture j’ai peur de le voir dans mon rétroviseur comme autrefois.
Par moment je suis nostalgique, parfois je te comprends mais souvent je te hais.
Mon Amie me manque malgré tout.